
À pied avec les rhinocéros blancs
Le premier signe de leur présence n’est pas toujours visuel. C’est une empreinte fraîche dans la terre rouge, l’herbe couchée à leur passage, puis, soudain, un rhinocéros blanc qui se dresse, paisible et imposant, au milieu de la savane. Bienvenue à Ziwa Rhino Sanctuary, dans le district de Nakasongola, à 170 km au nord de Kampala.
Ce sanctuaire n’est pas né par hasard. En 1980, les rhinocéros – noirs comme blancs – avaient totalement disparu d’Ouganda, victimes du braconnage intensif. Pendant des décennies, le pays est resté sans ces géants emblématiques, jusqu’à ce qu’en 2005 naisse un projet audacieux : ramener les rhinocéros sur leurs terres ancestrales. Sur près de 70 km², Ziwa est ainsi devenu l’unique lieu où l’on peut de nouveau les observer en liberté, protégés et accompagnés par des rangers passionnés.
Ici, chaque activité raconte cette renaissance : approcher les rhinocéros à pied, glisser en canoë dans les marais à la recherche du mythique bec-en-sabot, observer des centaines d’oiseaux tropicaux, ou s’aventurer de nuit pour découvrir une faune insaisissable. Ziwa n’est pas seulement une réserve : c’est une victoire contre l’oubli, un lieu où l’histoire de la conservation s’écrit sous vos yeux.


Le tourisme a un impact positif pour le sanctuaire. En effet, au fil des années, et à raison, ce lieu unique a su attirer de nombreuses personnes en quête d’une aventure inoubliable. Les droits d’entrée et les activités payantes financent directement la gestion du sanctuaire. Ces revenues couvrent la sécurité ( Les rangers qui armés contre le braconnage ), l’alimentation complémentaire, les recherches scientifiques et les soins vétérinaires. Ziwa emploi des rangers, des guides, cuisiniers , agents d’accueil , personnel d’entretien, etc. Le sanctuaire génère aussi des revenus pour les communautés environnantes ( logements, artisanat, transport, restauration). Cela renforce l’acceptation du projet par les populations locales, qui y voient un intérêt économique concret. Faire le choix de visiter Ziwa, c’est faire le choix de participer activement à l’économie locale et aider à la préservation des rhinocéros blanc du sanctuaire.
Il y a aussi un aspect éducatif, les visiteurs apprennent l’histoire des rhinocéros disparus en 1980 et réintroduits grâce à la conservation. Des visites scolaires et éducatives sont organisés pour les enfants ougandais, créant une culture de protection de la faune. Le tourisme transforme donc Ziwa en un centre d’éducation à la conservation.
Le sanctuaire est devenue une étape incontournable sur la route entre Kampala et Murchison Falls. Cela diversifie l’offre touristique du pays : au-delà des gorilles et des safaris classiques, l’Ouganda peut se présenter comme le pays qui à réussi à ramener les rhinocéros disparus. La notoriété internationale attire d’avantage de visiteurs, renforçant les recettes globales du secteur. `
L’argent rapportée par le tourisme permet aussi d’autres projets de réintroduction : Le projet Ajai 2025. Le gouvernement ougandais, avec des ONG et des partenaires internationaux, a lancé un plan de réintroduction progressive des rhinocéros dans la réserve d’Ajai. Environ 20 à 22 rhinocéros devraient être déplacés de Ziwa vers Ajai, sur une population totale de 46 a 48 individus.
Le soleil vient de se lever quand vous franchissez les grilles de Ziwa Rhinos Sanctuary. L’air est encore frais, chargé de l’odeur des herbes hautes gorgées de rosée. À l’entrée, un ranger souriant vous accueille et vous rappelle la règle d’or : ici, le billet ne se limite pas à un endroit d’accès, il ouvre les portes d’une expérience unique, le trekking avec les rhinocéros.
Deux chois s’offrent à vous. Le premier, est celui de la marche à pied, guidé par un ranger armé, vous avancez à travers la savane. Chacun de vos pas vous rapproche un peu plus des rhinocéros, observez l’herbe couchée à leurs passage ou encore les impressionnantes empreintes qu’ils laissent derrière eux. Et puis d’un coup, le guide s’arrête, il tend le bras et là, à quelques mètres, un rhinocéros blanc broute paisiblement, ses oreilles frémissants au moindre bruit. Le temps semble suspendu.
Le second choix, plus confortable mais tout aussi fascinant, est celui du safari en voiture. Dans ce cas, il faut venir avec votre propre véhicule, à moins d’avoir conclu un accord préalable avec le sanctuaire. Vous roulez lentement sur les pistes poussiéreuse, fenêtres ouvertes, guettant les signes de leurs présence. L’avantage ? Depuis votre voiture, vous pouvez parcourir de plus grandes distances et multiplier vos chances de voir plusieurs groupes de rhinocéros dans la même journée. Chaque arrêt devient alors un poste d’observation : un mâle solitaire allongé à l’ombre d’un acacia, une femelle accompagnée se son petit, ou parfois un groupe entier rassemblé prêt d’un point d’eau.
Il est aussi possible de vivre une expérience différente : A partir de 20h et jusqu’à 23h, en petit groupe avec un ranger et une lampe torche, c’est les marches nocturnes. Ce n’est pas inclu dans le ticket d’entrée standard, le prix est de 21,25€ pour les adultes et de 8.50€ pour les enfants.
Il est aussi possible de faire un trek pour observer les Bec-en-sabot ou de faire une exploration ornithologique pour observer pas moins de 300 espèces d’oiseaux. Le prix de ces deux activités est de : 25,49€ pour les adultes et 12,74€ pour les enfants.
Quitter le sanctuaire, c’est emporter avec soi bien plus que des images. C’est la mémoire d’un pas partagé avec un rhinocéros blanc, la conscience d’avoir foulé une terre où l’histoire de la conservation s’écrit encore chaque jour. Ce sanctuaire, né de la disparition tragique des rhinos en 1980, est devenu le symbole d’une renaissance dont chaque visiteurs devient témoin privilégié. A Ziwa, on ne se contente pas d’observer la faune : on participe, à sa manière, à la protection d’un patrimoine fragile et majestueux. Que ce soit à pied, en voiture, au fil des marais ou dans le silence d’une marche nocturne, chaque expérience est une invitation à se reconnecter à la nature et à croire en la force de la conservation.